L’autobus scolaire et le stress : 5 conseils pour faciliter cette nouvelle étape
Est-ce que votre enfant fera son entrée à la maternelle à la fin du mois d’août ? Devra-t-il prendre l’autobus scolaire ? Cette nouvelle étape de vie de l’enfant peut occasionner son lot de stress. Une bonne préparation peut de loin assurer une entrée à l’école dans le calme et le plaisir.
En début d’année scolaire, plusieurs enfants présentent des signes et symptômes de stress tels que des maux de ventre, des maux de cœur, de l’agitation, des comportements d’opposition et de confrontation, des crises de larmes ou autres. Les parents se sentent impuissants et s’inquiètent. Ils souhaitent aider leur enfant, mais ne savent pas toujours de quelle façon s’y prendre. C’est pourquoi je reçois énormément de demandes de consultation au mois de septembre. Nombreuses d’entre-elles ont rapport à l’autobus scolaire.
Voici donc quelques astuces pour préparer votre enfant à prendre l’autobus scolaire.
AVANT LE DÉBUT DES CLASSES :
- Familiariser votre enfant avec ce moyen de transport (Nouveauté)
Pour limiter l’effet de nouveauté au moment venu, familiarisez votre enfant avec l’autobus scolaire : montrez-lui des photos, faites-lui faire un tour d’autobus aux champs de fraises ou de framboises, dessinez avec lui un autobus avec des enfants à l’intérieur, affichez la photo ou le dessin de l’autobus sur le frigo, regardez des vidéos amusantes qui incluent un autobus scolaire, etc. Bref, parlez de ce moyen de transport qu’il prendra pour les prochaines années.
En plus de le familiariser avec l’autobus comme tel, rendez-vous à quelques reprises à son futur arrêt d’autobus. Amusez-vous à lui faire découvrir le chemin pour s’y rendre et à faire semblant d’attendre l’autobus avec lui.
- Diminuer le plus possible l’imprévisibilité face à la prise d’autobus
Discutez avec votre enfant du déroulement de la prise de l’autobus : l’heure d’arrivée, le nom des voisins qui seront avec lui à l’arrêt, les noms des enfants que vous connaissez qui seront dans cet autobus. Expliquez-lui (plus d’une fois!) les règles de conduite à adopter : attendre que l’autobus s’immobilise avant d’avancer vers lui, entrer dans l’autobus un enfant derrière l’autre, saluer son chauffeur, s’assoir rapidement dans un banc, rester assis tout le long du trajet, parler doucement, etc.
Si possible, identifiez un enfant avec lequel il pourra s’assoir dans l’autobus. Vous pourriez demander à un enfant plus vieux sur la rue d’agir comme « accompagnateur » durant la première semaine, si cela rassure votre enfant. Cela est sécurisant, en plus de valoriser et de responsabiliser le plus grand.
LE JOUR J
- Présentez-vous au chauffeur d’autobus
Cela peut sembler bien simple comme conseil, mais le fait de vous présenter au chauffeur d’autobus est très important. D’une part, cela permet à l’enfant d’être présenté à son chauffeur de façon rassurante par son parent. Puis, cela est rassurant de savoir que son parent a confiance en l’adulte qui le conduira à l’école tous les jours.
- Évitez de mettre de la pression sur votre enfant
La prise d’autobus est souvent excitante et même émouvante pour le parent qui prend plaisir à voir son enfant partir à l’école. Toutefois, cette étape peut s’avérer stressante pour l’enfant. Il est donc important de ne pas lui mettre de la pression.
Surtout :
- Évitez les fausses promesses : « Ne t’inquiète pas. Ça va très bien aller et tu vas adorer ça. » Cela n’est pas le cas pour tous les enfants.
- Évitez de lui demander que tout se passe bien : « Tu vas être capable de faire ça comme un grand, n’est-ce pas? » Bien que l’enfant vous le promette, cela ne lui assurera pas un meilleur sentiment au moment venu. Puis, cela pourrait avoir un effet pervers et lui indiquer qu’il agit « en bébé » ou qu’il vous déçoit s’il a de la difficulté à gérer ses émotions alors que cela est tout à fait normal à cet âge.
Il est possible que l’enfant soit craintif et ne prenne pas immédiatement plaisir à prendre l’autobus. Accueillez plutôt son émotion et aidez-le à la gérer. Normalisez ce qu’il ressent et soyez présent pour lui.
- Évitez l’évitement
Bien qu’il soit tentant de remettre le départ en autobus à un autre matin lorsque l’enfant est en pleurs, sachez que le fait d’éviter la situation de stress empirera fort probablement la situation le lendemain. Le cerveau aura compris qu’il s’agissait vraiment d’une situation menaçante (« Mon parent juge que c’est trop menaçant pour me laisser partir en autobus »). La prochaine tentative sera encore plus difficile puisque les symptômes de stress pourront augmenter et s’intensifier. L’enfant pourrait faire une crise de larmes avant même que l’autobus soit arrivée ou même le matin à la maison.
Si vous craignez que l’autobus se passe difficilement pour votre enfant et que vous soyez incapable de le laisser partir en pleurs, vous pourriez optez pour une approche plus graduelle. Votre enfant pourrait revenir en autobus scolaire pour quelques jours, question de se familiariser avec ce moyen de transport. Le fait de ne pas être sur place à la fin des classes facilitera le processus. La séparation du matin peut être un moment difficile qui ajoute du stress à la prise de l’autobus.
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Bonne rentrée scolaire !
Texte par Caroline Quarré, intervenante psychosociale (B.Sc.), conférencière et propriétaire de Service psychosocial Pas-à-Pas