15 octobre 2025 | Gestion des émotions, des impacts sur nos enfants d’avoir une vie « à la course » et des causes derrières les comportements « dérangeants » (opposition, crises, conflits …)


Bon mardi,
Cette semaine, dans mon 3-2-1 BASES, je vous parle de gestion des émotions (pour les petits et les grands), des impacts sur nos enfants d’avoir une vie « à la course » et des causes derrières les comportements « dérangeants » (opposition, crises, conflits …).
Voici mes 3 ressources gratuites, mes 2 réflexions de la semaine et ma suggestion inspirante du moment. N’hésitez pas à repartager ce courriel dans votre réseau.
Bonne lecture et bonne semaine!
3 RESSOURCES GRATUITES
#1 Rediffusion – Webinaire sur la gestion des émotions avec Aidersonenfant.com.
Écouter la rediffusion sur YouTube.
J’étais en direct ce midi avec Aidersonenfant.com pour un webinaire destiné aux parents. Nous avons parlé des fameuses crises au retour de l’école et de la garderie, des ados qui refusent de parler avec leurs parents, des enfants veulent tout contrôler, des conflits dans la fratrie, de la difficulté à gérer nos propres émotions lorsque notre enfant est en colère et qu’il devient impoli et même violent, etc. J’ai fourni des stratégies concrètes pour aider les enfants et les ados à mieux comprendre, exprimer et réguler ce qu’ils ressentent — sans minimiser, ni dramatiser.
#2 Invitation à mon webinaire gratuit du 21 oct. à 19h30 : « Le sommeil chez les jeunes : améliorer la routine de dodo, l’endormissement et la qualité de sommeil »
Que ce soit pour aider votre enfant ou votre ado à mieux dormir, promouvoir l’importance du sommeil chez les jeunes ou améliorer votre propre routine, ce webinaire est pour vous. Je vous parlerai de l’impact du manque de sommeil, de stratégies simples et efficaces pour améliorer la qualité des nuits des jeunes et moins jeunes et de ma propre routine de sommeil. Inscrivez-vous dès maintenant pour ne pas manquer l’événement.
#3 Outil à télécharger : « Guide des lois entourant Internet : Prendre de bonne décision à l’ère du numérique »
J’ai développé cet outil de prévention pour sensibiliser les jeunes — et ceux qui en prennent soin — aux lois qui encadrent l’usage d’Internet. Plusieurs comportements, trop souvent banalisés en ligne tant par les jeunes que par les adultes, peuvent pourtant entraîner des conséquences légales sérieuses, allant jusqu’à des poursuites criminelles. Je vous invite à vous familiariser avec ce guide et à ouvrir la discussion avec les jeunes. Pour approfondir la réflexion, je vous à écouter l’épisode 6 du Balado CONNECTÉ que j’anime en compagnie de Jonathan Villeneuve, policier-patrouilleur formé comme agent pivot en santé mentale (scoop : mon mari!). Nous parlons de l’aspect légal des réseaux sociaux et la cybersécurité ».
2 RÉFLEXIONS DE LA SEMAINE
#1 – L’enfance lui-même semble être devenu un problème.
En fin de semaine, on est allés magasiner en famille. À un moment, mon mari m’a fait remarquer que plusieurs parents interagissaient avec leurs enfants de façon très raide, parfois même agressive. En y portant attention, je me suis rendu compte qu’il avait raison. Beaucoup d’interactions servaient à « corriger » un comportement : « Arrête de courir. », « Parle moins fort. », « Dépêche-toi! », « Touche pas à ça! », « Écoute ou on sort! », « Arrête de niaiser! ». J’y ai vu des parents débordés, irritables et émotionnellement indisponibles.
J’ai beaucoup de compassion pour ces parents-là. Je ne sais pas ce qu’ils vivent, comment s’est passée leur journée ni ce qu’ils traversent. Ce que j’ai vu m’a tout de même attristée. Dans les rayons du magasin, j’ai eu l’impression que l’enfance lui-même était un problème pour ceux et celles à la course contre la montre.
Ce constat, je le vis aussi en clinique depuis des années en intervention auprès des familles. Quand le quotidien va trop vite et que les parents vivent du stress (tout à fait légitime), cela a malheureusement des effets négatifs sur les enfants. Même si ce n’est pas dutout leur intention. Ils en viennent à avoir des attentes plus élevées, parfois irréalistes envers l’enfant. Sous l’effet du stress, alors que le cerveau se met en mode « survie », les parents demandent à l’enfant de se comporter de manière à répondre à leurs propres besoins du moment (de calme, d’efficacité, de rapidité), plutôt qu’aux besoins naturels de l’enfant (d’explorer, de bouger, de poser des questions, de jouer, d’avoir du réconfort et du soutien, etc.).
Un climat familial tendu affecte la sécurité affective, la relation parent-enfant et même l’estime de soi des jeunes, qui ont l’impression de ne jamais bien faire les choses ou de constamment décevoir leurs parents. Ce stress vécu par l’enfant se manifeste en comportements « dérangeants » sous différentes formes : difficultés à suivre les consignes, agitation, crises de colère et de larmes, opposition et confrontation, recherche d’attention négative, difficultés à gérer les émotions, difficultés à dormir, etc. C’est une boucle sans fin, puisque ces comportements dérangeants épuisent aussi les parents .. qui deviennent encore moins disponibles.
Je ne le dirai jamais assez combien c’est important pour un parent de prendre soin de lui. Plus on prend soin de soi, mieux on peut prendre soin des autres sans affecter notre propre bien-être et notre énergie. Mieux on se porte, mieux les enfants se portent. C’est aussi une boucle qui tourne, mais celle-ci est pas mal plus intéressante.
Nous ne réinventerons pas le temps. Cela dit, en s’accordant quelques minutes par jour pour prendre soin de nous et revoir nos priorités, cela peut faire une grande différence. Changer certaines habitudes peut aussi amener des changements très positifs :
- Se donner plus de temps pour exécuter nos tâches et nos commissions pour ne plus être constamment à la course;
- Mettre moins d’activités à notre horaire, quitte à décliner certaines propositions et à réviser nos attentes;
- Inclure les enfants dans les commissions et tâches, plutôt que de les forcer « à suivre sans rechigner »;
- Remercier les enfants pour leurs efforts lorsque l’activité est longue ou plate, plutôt que de réprimander chacun de leurs faux pas;
- Bloquer du temps en famille à l’horaire systématiquement à chaque semaine, pour éviter que le temps passé ensemble soit uniquement celui dans lequel nous faisons des tâches et des activités « à la course »;
Ces petits gestes ne changent pas la vitesse du monde, mais ils changent profondément la façon dont on le traverse — ensemble. La vie va vite, oui. Nous n’inventons pas de temps non plus, je le sais. On peut décider de rendre ces moments plus doux, plus agréables, plus harmonieux. Parce qu’à vouloir tout faire plus vite, on finit souvent par négliger les aspects de notre vie les plus importants.
#2 – Votre enfant n’est pas une marmotte!
Connaissez-vous le jeu d’arcade de la marmotte? Le but du jeu est de lui taper sur la tête avec un gros marteau. J’adore ce jeu. Ça teste nos réflexes en titi. Même si j’aime ça, ça me rend nerveuse à tout coup.
Bien placé, le coup permet de retourner la marmotte dans son trou. 2-3 secondes après, elle ressort ailleurs. On s’empresse de renvoyer un autre coup de marteau. On lui tape sur la tête de plus en plus vite, impulsivement. C’est très amusant …sauf quand on joue à ça à la maison, à l’école ou à la garderie avec nos jeunes.
Il est fréquent de voir des parents et intervenants intervenir sur les manifestations des jeunes de façon similaire au jeu de la marmotte : intervenir de plus en plus vite et intervenir de plus en plus « fort ». Seulement, nos enfants ne sont pas de petites marmottes.
Les comportements « dérangeants » peuvent prendre différentes formes : opposition, confrontation, crises de colère et de larmes, difficultés à respecter les consignes, augmentation des conflits, difficulté d’attention et de concentration, agressivité (mordre, pousser, frapper, casser des objets, etc.), autres. Voici quelques causes pouvant expliquer l’apparition ou l’intensification de ces manifestations :
- Hygiène de vie inadaptée : manque de sommeil, surexposition aux écrans de loisirs, manque d’activité physique et de mouvements, etc.
- Niveau de stress élevé chez l’enfant, pouvant expliquer ces manifestations (état de survie activé, hypervigilance, hyperréactivité …).
- Niveau de stress élevé chez l’adulte, pouvant entraîner une augmentation du stress de l’enfant (effet de débordement).
- Besoins non-comblés chez l’enfant (ex. : attention, valorisation, reconnaissance, lien, sécurité, etc.)
- Changements dans la routine (ex. : l’enfant fréquente le service de garde plus longtemps qu’à l’habitude, il fait l’école à la maison, il est moins en contact avec ses amis pendant une période, son heure de coucher est retardée, ses activités parascolaires changent ou cessent, etc.)
- Nouveauté (ex. : déménagement, séparation des parents, nouvel enseignant ou éducateur, arriver d’un bébé dans la famille, nouvel emploi du parent, nouvel éducateur, etc.)
- Enjeux affectifs (ex : anxiété, manque d’habiletés socio-émotionnelles, trouble d’attachement, etc.)
- Conflits entre les parents, contribuant à augmenter significativement le niveau de stress de l’enfant et son insécurité affective.
- Difficultés spécifiques (ex. : difficultés langagières, attentionnelles, développementales, etc.)
- Autres
Il est important de ne pas se contenter d’intervenir sur les manifestations, mais bel et bien d’agir sur la cause, la source des difficultés pour entraîner des changements significatifs et durables. Sans quoi, on joue au jeu de la marmotte. Si on agit de sorte à freiner leur expression, ça va peut-être se résorber (temporairement du moins), mais ça risque fort bien de se manifester autrement (et plus intensément!). Vous aurez alors l’impression que rien ne fonctionne et que rien ne dure dans le temps.
En terminant, j’aurais envie de vous partager un petit conseil. Avant même de voir “comment” cesser de faire le jeu de la marmotte, soyez spectateur de votre quotidien. Prenez un pas de recul et tentez d’identifier les moments où vous avez le réflexe de réagir comme avec le marteau (intervenir de plus en plus vite et de plus en plus fort sur le comportement). Au lieu de renvoyer la marmotte dans son trou, essayez de l’apprivoiser. Pour ce faire, il faut miser sur le lien et sur la réassurance.
1 SUGGESTION INSPIRANTE
J’ai entamé la lecture du livre Mon cerveau a besoin de focus, écrit par la docteure Annick Vincent aux Éditions de l’Homme. Je vous le recommande fortement. En plus d’expliquer différentes causes reliées aux défis d’attention et de concentration, elle propose une multitude de stratégies pour 1) développer nos habiletés d’attention et de concentration et 2) préserver notre énergie et nous recentrer à travers les stimuli distrayants. Pas besoin de vivre avec un TDAH ou une condition spécifique pour lire ce livre : apprendre à focusser et centrer son attention, c’est bon pour tous!
BASES : Formation disponibles pour les Tables de concertation régionales
BASES : En route vers Rimouski avec Éducaide !
J’ai envie de vous partager un super beau mandat, un projet auquel je participe avec fébrilité et excitation chaque année. Pour une troisième année consécutive, je collabore au parcours Hubble d’Éducaide, une initiative qui vise à encourager la persévérance scolaire et à inspirer les jeunes à croire en leur potentiel. Dans le cadre de ce projet, je présenterai ma conférence « Grimper une montagne, un pas à la fois » à différents groupes de jeunes à Rimouski, Québec et Val-David au cours des prochaines semaines.
À travers mes récits d’aventure — course en montagne, ultra trail et activités de survie en forêt —, j’en profite pour leur enseigner quelques bases essentielles sur le fonctionnement du cerveau. Mon objectif est de les aider à développer des habiletés de gestion du stress, de l’énergie et de la motivation et de leur transmettre des outils concrets pour persévérer dans les projets qui leur tiennent à cœur. Je souhaite leur rappeler que la détermination, le courage et les actions concrètes permettent de réaliser de grandes choses, peu importe d’où l’on vient.
« Le parcours Hubble est nommé en l’honneur de l’astrophysicien Edwin Hubble qui a su mettre en lumière des découvertes que personne ne pensait existées à ce jour. D’une durée de neuf mois, il se veut l’occasion, tout comme le télescope, de chercher les réponses au-delà de la Voie lactée, d’ouvrir ses horizons pour ultimement mieux prendre son avenir en main. » (Éducaide)
Intervenante psychosociale (B.Sc.), autrice et formatrice
Propriétaire de la clinique Service psychosocial Pas-à-Pas
Texte par Caroline Quarré, intervenante psychosociale (B.Sc.), conférencière et propriétaire de Service psychosocial Pas-à-Pas
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