Le retour en classe et proche aidant ; tout un casse-tête !
LE RETOUR EN CLASSE ET PROCHE AIDANT ; TOUT UN CASSE-TÊTE !
Le retour en classe est déjà tout un défi pour les parents. Je me rappelle très bien cette époque ou comme maman divorcée, en garde partagée avec deux garçons, je me débattais avec le temps.
Alors comme proche aidant et parent, la gestion du temps peut être un casse-tête mangeur d’énergie.
Alors, comment arriver à se donner un peu de temps à soi sans trop se sentir coupable?
Donner du temps aux enfants, mais combien? En donner également à la personne aidée, mais comment? Et en plus, se permettre de décanter! Ouf tout un projet qui pour plusieurs est impossible.
J’ai, dans mon travail au fil des années, rencontré plusieurs proches aidants qui faute de temps pour eux, ont développé des maladies, des dépressions et certains sont décédés avant la personne dont ils prenaient soin.
Le retour en classe est en soi un événement qui peut être stressant pour certains.
Nouvelle classe, nouveau professeur, retour à un horaire plus structuré, le mot clé est adaptation et qui dit adaptation dit beaucoup de patience surtout envers soi!
Chaque situation est différente, selon l’âge de vos enfants, selon aussi de qui a besoin de vous comme proche aidant.
Vous pouvez être un parent qui a un enfant dans la fratrie qui a des besoins particuliers.
Vous pouvez être un parent qui vivez avec un ou une conjointe malade.
Vous pouvez être un parent qui avez à vous occuper d’un parent âgé ou encore d’un ou d’une amie proche.
Toutes ces situations demandent de l’énergie, une gestion de temps, mais je dirais aussi une gestion que nous tentons parfois de tasser et de faire semblant qu’elle n’exista pas; celle des émotions
J’ai envie de vous proposer une mise en situation qui pourra peut-être vous aider à visualiser notre sujet d’aujourd’hui.
Julie, une maman de deux jeunes bambins de 6 et 8 ans travaille à temps plein comme enseignante au secondaire. Son conjoint Simon travaille également et doit partir fréquemment à l’extérieur quelques jours par mois.
Julie accompagne sa maman Lise qui est en perte d’autonomie, veuve depuis plusieurs années. Lise ne peut plus conduire à la suite d’une maladie des yeux et se déplace difficilement. Julie est sa proche aidante depuis deux ans, son frère vit plus loin et a peu de disponibilités.
Le retour en classe est difficile pour le plus jeune qui débute sa première année. Son fils Benjamin a besoin d’être sécurisé et demande beaucoup d’attention à sa maman. Difficile de préparer le souper sans que Julie doive s’arrêter, car Benjamin l’appelle du salon. Son plus vieux, Arnaud est plus autonome, mais s’insurge de toute l’attention de sa mère envers son frère. Voilà que sa mère l’appelle pour lui dire que ça fait plusieurs jours qu’elle n’a pas vue sa fille.
Ah oui j’oubliais, Simon est parti depuis deux jours, il revient demain.
Julie a dépassé ses limites, ne sait plus où donner de la tête et perds patience avec son plus jeune et lui crie après. Et voilà qu’elle se sent inadéquate et une mauvaise mère.
Est-ce que ça vous dit quelque chose?
Je sais que ça peut faire cliché, mais nous vivons dans une période où tout va vite, ou la COVID pour plusieurs nous a fait réaliser que nous avions parfois bien peu de pouvoir sur les circonstances de la vie.
Comment reprendre votre souffle, comment exprimer ce que vous vivez comme frustration, fatigue, peine, colère? Est-ce que vous connaissez vos besoins, vos limites et comment arriver à les respecter comme parent et proche aidant?
Il n’y a pas de réponses toutes faites, et ce que j’ai envie de vous dire est ceci :
Il est important de ne pas s’isoler, l’isolement augmente la détresse et le sentiment d’incompétence. Je ne sais pas pour vous, mais lorsque je me ferme, mon hamster prend toute la place dans ma tête et j’ai l’impression de tourner en rond!
Parler de ce que l’on vit avec un professionnel sensible et empathique qui est en mesure de regarder de l’extérieur peut vous permettre de reprendre pied. Vous reprenez pouvoir sur votre vie en retrouvant vos outils intérieurs et extérieurs que vous aviez perdus de vue.
C’est tellement facile de se culpabiliser comme parent et comme proche aidant! C’est si facile d’oublier que vous avez pourtant un double et un triple emploi!
Se donner le droit d’aller chercher de l’aide, quel beau cadeau!